11/03/2015
Arrivée des hirondelles dans les hautes Boutières :
Hirondelles aperçues pour la première fois à Condas (hameau de Saint-Martial),
le samedi 7 mars 2015.
Un dicton a beau nous assurer que « une hirondelle ne fait pas le printemps », il n'en demeure pas moins que le retour des hirondelles dans nos contrées est annonciateur de la fin de la saison hivernale...
D'ailleurs, ce n'est pas une seule hirondelle mais une vraie petite colonie d'hirondelles au retour de laquelle j'ai eu la joie d'assister, ce samedi matin 7 mars 2015, dans mon hameau de Condas (07310 - Saint-Martial), à quelque 720 mètres d'altitude.
Et pendant que nous y sommes, vous êtes-vous jamais interrogé sur l'origine de ce proverbe que je citais en commençant ?
Les savants vous diront qu'il n'apparaît en français qu'au XVIIe siècle et qu'il traduit littéralement le proverbe latin "hirondo una ver non facit". Amis latinistes, remarquez-le bien, ce "una" n'est pas sans importance : il insiste sur le fait que c'est lorsqu'il n'y a qu'une seule hirondelle que l'on ne peut conclure à l'arrivée du printemps.
Notons au passage que la traduction française a parfois hésité entre le printemps et l'été, comme en témoigne cette formule qui a, semble-t-il, dans les premiers temps, concurrencé celle que nous connaissons bien, puisque on trouve parfois : "une arondelle n'ameine point l'esté". Chez nos voisins d'outre-Manche, c'est d'ailleurs l'été qui a prévalu puisqu'ils assurent : "one swallow does not make summer" ; mais cela s'explique peut-être simplement par le fait que l'Angleterre étant plus au Nord, les hirondelles hésitent un peu plus longtemps avant d'y retourner...
Bref ! pour compléter l'historique de l'expression, de très doctes personnages nous apprennent encore que les Latins l'avaient eux-mêmes empruntée aux Grecs, et qu'on la trouve pour la première fois sous la plume d'Aristote (384 - 322 avant Jésus-Christ) qui écrivit dans son "Ethique à Nicomaque" : « Une seule hirondelle ne fait pas le printemps ; un seul acte moral ne fait pas la vertu... »
C'est ainsi que notre proverbe peut en fait signifier deux choses :
1) tout d'abord : on ne peut pas tirer de conclusion générale d'un seul élément ou d'un fait unique ;
2) ensuite : il ne faut pas se fier trop vite aux apparences.
ll existe plusieurs espèces d'hirondelles.
En France, on en recense cinq : l'hirondelle rustique, l'hirondelle de fenêtres, l'hirondelle rousseline, l'hirondelle de rivage et l'hirondelle de rochers.
Ceux que le sujet passionne se reporteront avec bonheur aux explications du site oiseaux.net et aux pages qui sont consacrées à nos sympathiques migrateurs : lien
Celles que j'ai le bonheur d'observer à Condas sont - si je ne m'abuse - des hirondelles de rochers (ptyonoprogne rupestris), qui, pour la plupart, ici même, nichent dans les anfranctuosités des murs épais de nos vieilles maisons boutiérotes, sur les façades exposées au sud.
C'est aussi une excellente occasion pour rappeler que toutes les hirondelles - ainsi que les martinets avec lesquels certains les confondent parfois - sont des oiseaux intégralement protégés (loi du 10 juillet 1976 sur la protection de la nature aujourd'hui codifiée aux articles L 411-1 et suivants du code de l'environnement et de l'arrêté ministériel du 17/04/1981 modifié le 5/03/1999).
- Pour ces oiseaux (poussins ou adultes), sont interdits : la destruction, la mutilation, la capture ou l'enlèvement, la perturbation intentionnelle, la naturalisation ; et - qu'ils soient vivants ou morts - le transport, le colportage, la détention, la mise en vente, la vente ou l'achat.
- pour les oeufs ou les nids : l'enlèvement ou la destruction, ainsi que la destruction, l'altération ou la dégradation de leurs milieux.
Tout responsable d'une infraction s'expose à une amende pouvant aller jusqu'à 9 146,94 euros et/ou une peine d'emprisonnement pouvant aller jusqu'à 6 mois (art. L 415-1 du Code de l'environnement).
En résumé, il est strictement interdit de porter atteinte, de quelque manière que ce soit, aux hirondelles et aux martinets ainsi qu'à leurs nids et couvées.
Texte et photos : Frère Maximilien-Marie
Publié dans Environnement, Nature | Lien permanent | Commentaires (2)
Commentaires
Chez moi, à Saint Cierge sous le Cheylard, elles sont arrivées le 3 mars 2015 (8 mars en 2014). Leur nid est là depuis 15 ans et elles reviennent chaque année, sans en faire d'autres. Il arrive qu'elles font 2 couvées au printemps/été, mais pas toujours. Je note toutes les années la date de leur arrivée.
Écrit par : Danielle Chazel | 11/03/2015
Ah ! Grand merci pour ces précisions, Madame.
Lorsque je me suis installé à Condas, au printemps 2008, la façade de la maison était ombragée par de la végétation parasite qui poussait tout contre, et les hirondelles n'y venaient pas : une fois que ces arbres et cette végétation ont été enlevés, que la façade a reçu le soleil et que la toiture a été refaite, les hirondelles sont venues... d'abord un seul couple, puis deux... et cette année j'ai bien l'impression qu'il y aura quatre nids, ce qui me cause une très grande joie.
En revanche au moment de l'éclosion des couvées, il n'est plus possible de mettre le nez à la fenêtre car les hirondelles nous foncent dessus comme des "stukas", faisant mine de nous attaquer : c'est impressionant !
Écrit par : Frère Maximilien-Marie | 11/03/2015
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